Contenu (contributions d'utilisateurs) époque du minitel/BBS et RGPD

Ce règlement (RGPD) s’applique non seulement sur les nouvelles données collectées,
à partir du 25 mai 2018, mais aussi rétroactivement sur toutes les données personnelles
collectées et stockées avant cette date.

Comme l’a dit @cquest, « Les affiches des messageries roses passeraient moins bien aujourd’hui…
comme les sketches de pas mal d’humoristes des années 80. »

L’interprétation des (contributions textes/commentaires) que sont les messages publics des personnes
à beaucoup évolué avec le temps et à la lecture des archives que j’ai il y a des messages qui lu de nos jours sont clairement « explosif » de personnes qui était ou sont connu.

Que faire… ne rien publier et cela sera perdu ou prendre des risques et aussi peut-être nuire involontairement à des personnes… essayer d’anonymiser ? vos avis ?

JC

Je ne maitrise pas parfaitement le sujet RGPD … maintenant, mon humble avis :

  • Les années 80/90 étaient une période de progression des libertés, des idées et de l’ouverture d’esprit - on n’avait « peur » de rien, on tentait, on essayait [et certains faisaient clairement n’importe quoi]
  • La période actuelle est plutôt une période de régression des libertés, les idées se font plus étriquées, au mieux puritaines et pudibondes, parfois même bigotes, la bien-pensance devient la norme [et ca n’empêchera jamais certains à continuer, toujours et encore, à faire n’importe quoi]
  • Aussi, les technologies ont évolué au point qu’il est devenu compliqué, voir impossible, d’échapper à la surveillance de masse « pour notre bien ». Où se situe la charnière ? chute du mur ? tours jumelles ? Me fait penser à ce truc délirant, passé récemment en douce, obligeant les constructeurs automobiles, en Europe, à partir de Juin prochain, à équiper les voitures de mouchard et de limiteur automatique de vitesse - bon, j’arrête là, je m’égare, mais, il y a beaucoup à en dire.

Pour en revenir au sujet :

Bien euh pfiou ?! On se sert toujours des nibards pour vendre des systèmes d’alarme comme des yahourts … on y ajoute juste, parfois, une dose d’acceptabilité : la D I V E R S I T E, truc génial qui contribue à vendre la même salade, saupoudré d’un soupçon d’écologie et nappé de bien-pensance à volonté. Concernant les humoristes des années 80, certains étaient quand même à chier (si je peux m’exprimer ainsi !) - certains sont devenus à gerber avec le temps.

Le langage a certainement évolué un peu - pas le fond. Au pire, dans 3 ou 4 siècles, si l’humanité survit, des linguistes feront une traduction « moderne » des passages intéressants et/ou délicats.

Alors, en préambule, crois-tu que le doigt de Z…r (p’tain, ca y est, j’ai sali mon clavier), que le « casses-toi pauvre con » d’un président-escroc en exercice, que l’histoire des Auvergnats (je ne m’en lasse pas de celle-là) du parrain de son petit dernier (et à l’époque son ministre de l’intérieur), que l’histoire du bruit et de l’odeur d’un autre président-escroc en exercice, n’étaient pas clairement « explosifs » ? Et ca a fait quoi ? Pour paraphraser le petit Jacques (qui n’est jamais allé en taule) : pchittt

Pour en revenir à cette histoire, et tant qu’il s’agit de messages publics, je ne vois pas ce qui peut « nuire à des personnes » ou « faire prendre des risques », ni le rapport avec la notion de données personnelles, sauf à ce que des espions Nord-Coréens ne se soient servis de tes serveurs Minitel comme boite à lettre

  • Ces messages ont 20 ou 30 ans - au pire on pourrait invoquer la jeunesse et l’inconscience de l’auteur
  • Ces messages étaient publics - N’importe qui a pu en avoir connaissance et en avoir gardé copie
  • Ces messages étaient anonymes - Un pseudo ne permettait pas de garantir l’identité de l’auteur
  • L’intégrité de ces messages ne peut être certifiée, pas plus que l’auteur ne peut être formellement identifié
  • La faible audience attendue minimise sérieusement le risque de diffusion
  • Le volume de messages « explosifs » est, j’imagine, particulièrement restreint comparé à l’ensemble des messages dont tu disposes
  • En quoi, le fait que ces auteurs soient ou aient été connus change quelque chose ?
  • Anonymiser ==> Remplacer un pseudo par un autre ? Bof

Au pire, si l’auteur se reconnait, il peut toujours demander (poliment) à ce que tu censures les messages « délictueux ».

Mon avis : Il reste bien trop peu de traces tangibles de cette période pour risquer d’en perdre d’autres

Hervé

Le RGPD, le RGPD…

On parle plus de propos publics ici que de données à caractère personnel (DCP) qui auraient été collectées plus ou moins à l’insu des personnes.

Sur ma restauration de COMPUTEL je n’ai qu’un pseudo, rien d’autre, même pas un numéro de téléphone de l’époque, sauf si la personne l’a mise à son initiative dans un message public.

On est donc plus dans le droit à l’oubli, à l’effacement que dans les conséquences de la collecte de DCP.

Or, pour faire valoir son droit à l’oubli, il faut prouver son identité (article 40 de la LIL)… identité qu’on ne pourra de toute façon que difficilement vérifier vu qu’on a juste un pseudo et pas assez de DCP pour confirmer (!).

Si vraiment il y a des demandes, ça serait à traiter au cas par cas, mais tout benner pour peut être 1% de contenu problématique n’est pas envisageable pour moi.

Non il n’est pas question de pseudo, dans les cas de QBBS ou de Teaser, il est question de personnes bien identifiées à l’époque (par passeport ou CI) qui s’exprime avec leurs noms et pas un pseudo. Je ne parle pas de la base des utilisateurs en elle même mais bien des messages publics. 1300 personnes pour QBBS et un peu plus de 500 pour Teaser (en gros les comptes qui avais plus de « droit » que l’anonyme du minitel).

Je pense qu’il ne faut pas confondre les DCP et les propos publics, on ne parle pas de la même chose et le RGPD concerne les DCP, pas l’expression publique (il y a d’autres lois pour ça, la LCEN et sa notion d’hébergeur).

Pour les propos privés, c’est le secret des communications qui doit s’appliquer, et bien sûr ne pas faire de traitements là dessus sauf ceux légitimes (ceux permettant les échanges privés).

Pour ton cas, quelqu’un qui avait un compte peut-il encore se connecter avec ses login/pass de l’époque ?
Peut-il, une fois identifié, supprimer ce qui le gênerait ?

As-tu identifié des propos vraiment problématiques ou est-ce juste un raisonnement théorique ?

Tout passer au Kärcher me semble proche de la cancel-culture.

Oui,

Non

Oui ce n’est pas théorique. Clairement des propos qui de nos jours seraient l’objet de poursuite par diverses associations militantes…

Y’a de la prescription pour ça aussi, non ?

Ne pas pouvoir supprimer soit même, c’est en effet plus gênant.

Etonnant que 1800 personnes aient transmis, à l’époque, copie de leur pièce d’identité à Teaser/QBBS … dans quel but [et pour l’utilisateur, et pour le serveur] ? De quels droits « étendus » pouvaient-ils bien disposer ?

J’imagine que le serveur espérait se prémunir d’une utilisation abusive par un utilisateur « avancé » (notamment en ce qui aurait pu concerner, justement, le contenu de messages publics et non modérés)

J’imagine que l’utilisateur s’engageait, en retour, en fournissant son identité, à ne pas abuser de ses « droits avancés »

Bien euh - La prescription (même pour de simples propos) est toujours toute théorique, au même titre que le secret de l’instruction, la possibilité de révision les jugements, etc. Ex récent :

Tapez, dans votre google préféré, "maire canteleu " et laissez le moteur agir - Que trouvez-vous ?
==> La notion de « droit à l’oubli » n’existe pas dans notre monde dès que quelque chose se met à tourner sur les réseaux … sans parler des malfaisants et autres adeptes des réalités alternatives de tous poils. (Le truc le plus dingue dans cet exemple est qu’absolument TOUS les articles de presse mentionnent et le nom ET appartenance politique d’une seule des 19 personnes placées en garde à vue dans cette affaire … qui d’ailleurs a été très rapidement relâchée « sans suite » - mais aucun (?) nom des individus effectivement poursuivis)

Maintenant, certains simples propos, publics, étaient, sont et resteront « imprescriptibles » (« casses-toi pauvre con », « bruit & odeur », « détail de l’histoire ») … on ne doit ni les oublier, ni les dissocier de leurs auteurs.

Pour revenir au cas Teaser/QBBS, il me semble effectivement que LIL & LCEN sont l’Alpha & l’Omega en la matière. Je suis loin d’être spécialiste, mais il me semble, dans les grandes lignes, avec LCEN

  • Que l’hébergeur ne peut être tenu responsable du contenu [illicite] qu’il héberge tant qu’il n’a pas été informé
  • Que l’hébergeur, une fois informé officiellement et dans la forme de la présence d’un contenu [illicite], doit faire le nécessaire pour faire disparaitre rapidement ce contenu

Pour les insomniaques :

https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000801164/#LEGIARTI000037526491
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000886460/

… Quand même ce petit extrait (LIL, Art 4), qui « autoriserait » à ressortir les archives de Teaser/QBBS : « Les données à caractère personnel doivent être » …« 5° Conservées sous une forme permettant l’identification des personnes concernées pendant une durée n’excédant pas celle nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées. Toutefois, les données à caractère personnel peuvent être conservées au-delà de cette durée dans la mesure où elles sont traitées exclusivement à des fins archivistiques dans l’intérêt public, à des fins de recherche scientifique ou historique, ou à des fins statistiques. Le choix des données conservées à des fins archivistiques dans l’intérêt public est opéré dans les conditions prévues à l’article L. 212-3 du code du patrimoine » et L212-3 du code du patrimoine : " Lorsque les archives publiques comportent des données à caractère personnel collectées dans le cadre de traitements régis par la LIL, ces données font l’objet, à l’expiration de la durée prévue au 5° de l’article 4 de ladite loi, d’une sélection pour déterminer les données destinées à être conservées et celles, dépourvues d’utilité administrative ou d’intérêt scientifique, statistique ou historique, destinées à être éliminées."

… Ici, il s’agirait d’archives « privées » (quel est le sens exact de ‹ archives publiques › dans L212-3 ?) mais initialement destinées à être publiques et qui ont été publiées en leur temps - qui pourrait s’interpréter comme s’il s’agissait d’un recueil, d’une collection de fanzines (mais en version numérique) et qui auraient été signés de leur vrai nom par leurs auteurs ?

Pour se sortir du « merdier », je dirais qu’il serait souhaitable d’anonymiser avant de ressortir des oubliettes - Imagines que tu aies eu, dans tes 1800 « power users », une certaine Brigitte Trogneux [Hum - pas glorieux comme nom !?] qui draguait et racolait les adolescents boutonneux, ca pourrait faire tâche - Anonymisée en Bribritrotro75, ca passe comme le petit Jésus en culottes de velours et personne ne pourra plus trouver à y redire (mais le contenu et l’esprit seront préservés - aucun grincheux ne pourra plus prétendre au « droit à l’oubli », seules, éventuellement les « asso militantes » (et motivées par la paléo-informatique) pourraient encore tenter de te chercher des noises mais tu serais protégé par L212-3).

Ne plus avoir les limites des autres comptes, que ce soit pour les messages, la moderation
ou l’ensemble du téléchargement des logiciels (download et/ou upload), etc.

Oui ca c’est la théorie, dans les faits, même sous leur propre identité dire des bêtises ne dérange pas forcement les jeunes geeks… mais lorsque le jeune geek est devenu préfet ou patron du cac40 c’est plus la même chose…

J’ai mis quelques informations sur QBBS ici
https://blog.michot.fr/minitel-qbbs-le-bbs-du-3614/