Minitel Story (Michel Abadie): lu et approuvé!

Je viens de terminer la lecture et j’ai vraiment aimé ce livre bien documenté qui décrit les coulisses politiques et techniques entre 1978 et 1988.

Il y a une « chronologie télématique » en annexe qui permet de suivre date après date cette histoire.

Le choix de Transpac est arrivé assez tard et n’a pas été de soi !

On est surtout très loin du roman Cyclades vs Transpac.

Extrait:

Février 1983. Vue de l’extérieur, avec l’arrivée en force du
vidéotex, la Direction Générale des Télécommunications est
rayonnante. A Rennes, l’annuaire électronique vient d’être
inauguré en grande pompe, le programme de distribution des
Minitel est défini, les régions se pressent avec impatience pour
être admises dans l’univers télématique. Vraiment, entre inau-
Fueni Da champagne e4 adis fousicationsemble aller pour e
Pourtant, à l’intérieur, le vidéotex déchaîne les passions. De
bureau à bureau, on s’interpelle. Services et départements se
regardent en chiens de faïence. Clans et chapelles s’affrontent
lors des comités généraux de direction. La raison de ce tumulte,
c’est l’avenir de la télématique. L’administration doit résoudre
deux problèmes. D’une part, il lui faut définir sur quel type de
réseau elle compte faire fonctionner le programme Télétel.
D’autre part, elle doit déterminer comment rémunérer les
fournisseurs de services. Ces deux questions font l’objet d’un
débat permanent. Ouvert au tout début des années 80, il est
entré dans une phase cruciale avec la fin de l’expérience de
Vélizy, en décembre 1982. Il est urgent de trouver une
solution.
Au sein de la Direction des Affaires Commerciales et
Télématiques, Alain Texier se trouve au cœur du débat. C’est
lui qui est chargé de définir le choix du réseau pour les
nouveaux produits. Bâti comme un fort des Halles, ce démé-
nageur de la télématique n’aime pas être bousculé. Pourtant, le secteur dans lequel i met les pieds est particulièrement
sistable. « Il y avait à l’intérieur de la DGT des discussions
jonarnées, se souvient-il. Ça palabrait de tous les cótés sans
jamais se décider. On ne pouvait pas passer dans un couloir
Sans entendre télématique. télématique. télématique.» Des
bagarres, ce Polytechnicien, ingénieur des Telécommunica-
rions, en a déjà vu beaucoup. Entré au CNET en 1970 avec
espoir de faire de la transmission par satellite, il s’est trouvé
propulsé, par le fait du prince Dondoux ', dans la transmission
de données. Un secteur négligeable à l’époque, une succursale
du télex. En neuf ans, il devient le patron d’un département de
soixante personnes. Durant ces années, il va découvrir les
balbutiements du réseau Transpac, le démarrage des modems,
le fonctionnement de la taxation etc. Quand il arrive à la
DACT, il a une expérience qui lui permet d’appréhender les
problèmes que pose le vidéotex tant dans son aspect réseau que
dans celui de la tarification.
Au début des années 80, beaucoup de gens parlent de réseau
vidéotex sans jamais trancher. Tout reste à l’état de discussion.
A la Direction des Affaires Industrielles et Internationales,
Jean-Paul Maury développe une architecture de réseau spéci-
fique pour l’annuaire électronique reliant terminal et systéme.
A la Direction de la Production, on rêve de refaire un autre
réseau Transpac. A Vélizy, on espère multiplier et interconnec,
ter dans toute la France, le système Télétel qui a été retenu
pour l’expérience ?. Chacun poursuit son idée et défend son
Territoire en regardant l’autre sans aménité. C’est à qui prendra
le dessus sur le voisin.
Pourtant les terminaux commencent à être distribués.